Voici un thé assez original qui nous vient du Japon, le Genmaicha qui veut dire en japonais « thé de riz brun ».
Le Genmaicha, du thé vert et du riz grillé et soufflé
Selon la légende, il aurait été créé par accident… Il y a très longtemps, le serviteur d’un samouraï aurait fait tomber un peu de riz par accident dans la tasse de thé qu’il venait apporter à son maître ( il devait certainement lui préparer son repas à côté en même temps ). Celui-ci pas du tout content de trouver autre chose que du thé dans sa tasse, ordonna sa mise à mort. Cela ne l’empêcha pas de boire le breuvage ! ( Plein de contradictions le monsieur ou alors il n’aimait pas gâcher ! )
Il apprécia le goût de ce mélange de thé vert et de riz ( ne ja-mais prendre de décision trop vite !! ). Il décida de se faire préparer cette nouvelle boisson tous les jours et la nomma d’après son malchanceux serviteur, Genmaï, qui donna en japonais le « genmaï cha », ce qui veut dire : le « thé de Genmaï ».
Dans la réalité, le Genmaicha aurait été créé pour des raisons surtout économiques. Si aujourd’hui le Genmaicha est un thé très consommé par toute la population au Japon et commence à bien se faire connaître chez nous, il était autrefois consommé surtout par les classes pauvres et populaires du pays du Soleil-Levant. C’est pourquoi on utilisait du thé vert de moindre qualité ( Bancha ) et surtout en moindre quantité qu’on mélangeait à du riz brun grillé, pour qu’il soit moins cher. On l’appelait d’ailleurs « le thé du pauvre ».
Mais aujourd’hui, on trouve aussi bien du Genmaicha fait à partir de feuilles de meilleure qualité que le bancha, comme du Sencha. Les feuilles sont toujours entières. Il peut également être fait avec du thé matcha en poudre qu’on ajoute aux Bancha/Sencha. En ce qui concerne le riz, là aussi, plusieurs types de riz peuvent être utilisés, ce qui donne de légères différences de goût.
Le riz est grillé et aussi soufflé. Certains grains éclatent même et ont un aspect de pop corn.
Le goût du Genmaicha
La couleur de la liqueur est un jaune clair. À l’odeur du thé infusé, on a ce qu’on imagine bien à la vue du thé, ce parfum grillé et soufflé de céréales et de noisette grillée qui prend le dessus.
En bouche, il est très présent et très aromatique, avec des notes grillées et marines assez soutenues. Les notes grillées persistent vraiment bien après.
La texture du thé est assez soyeuse.
C’est un thé très original et qui peut dérouter un peu quand on a pas l’habitude. La première fois, j’ai été très surprise par ses arômes grillés, que j’apprécie Mais même si son parfum grillé me plait, je ne pense pas que c’est un thé qui me va. Je l’ai essayé plusieurs fois auparavant et c’est toujours la même chose, j’ai du mal avec les notes marines du thé que je trouve très présentes.
Le Genmaicha est un thé original qui surprendra votre palais et votre nez. À tester par curiosité et pour vous faire une idée !
Aujourd’hui, je vous invite à découvrir un thé venant d’Afrique ! Et non ce n’est pas du Rooïbos qui, d’ailleurs, n’est pas du thé, car il ne s’agit pas de feuilles du théier mais d’un arbuste de la famille des Fabacées.
Le thé en question est un thé noir du Rwanda…
Le thé en Afrique
On ne pense pas souvent au continent africain quand on pense au thé, c’est vrai mais c’est là qu’on trouve le 3e producteur mondial de thé noir, le Kenya !
Étant donné que la consommation intérieure aux pays producteurs est très faible, la plus grosse quantité de la production est destinée à l’exportation.
Le thé a été introduit dans certains pays du continent durant la colonisation par les britanniques à partir du milieu du 19e siècle. Bénéficiant d’un climat favorable, chaud et humide et possédant des terrains assez élevées, certains pays comme le Kenya, le Rwanda, le Malawi, l’Afrique du sud, l’île Maurice ( et oui, géographiquement elle est rattachée à l’Afrique. Si cela vous tente, découvrez le thé mauricien Bois Cheri… ), la Tanzanie et d’autres encore, avaient les conditions nécessaires pour la production de thé.
On produit de toutes les couleurs de thé mais principalement du thé noir et selon la méthode CTC. C’est-à-dire « crush tear curl », en français « écraser, déchirer, rouler ». Le résultat est un thé entièrement broyé.
De manière générale, le thé fabriqué à partir de ce procédé mécanique ( qui est aussi utilisé dans les pays asiatiques ) est destinée aux sachets de thé et est d’une qualité nettement inférieure aux thés transformés selon la méthode orthodoxe qui est réalisée à la main et à la fin du processus, les feuilles de thés sont complètement entières ou légèrement brisées.
Mais avec le temps, s’est développé une production qui se veut de grande qualité, et certains pays comme le Malawi par exemple, produisent des thés selon la méthode orthodoxe et offrent alors de grands crus.
Rwanda Kinihira OP1 de L’Autre Thé
Ce thé rwandais est vendu par la maison L’autre thé. J’aime bien cette marque, il propose de bons thés et surtout de petit conditionnement ( 10gr) ce qui est top car cela permet de tester plein de thés à un prix super raisonnable et de pouvoir faire son choix avant d’acheter une boite de 100gr !
Il s’agit d’un thé noir bio qui provient de la plantation Kinihira. « OP 1 » c’est son grade. J’ai prévu de vous faire un article sur les grades de thé bientôt, mais pour expliquer de manière concise, les grades du thé indiquent le type de cueillette et la taille des feuilles utilisées pour le thé qui sont classées selon un système bien précis. Ce système de grade n’existe que pour le thé noir. Nous y reviendrons donc bientôt ! Ici « OP1 » signifie qu’il s’agit de feuilles entières, assez jeunes, qui ont été cueillies tardivement car le bourgeon s’est transformé en feuille. Il s’agit d’une cueillette fine.
À l’odeur des feuilles séchées, on a des notes assez boisées et un peu cacaotées sans que ce soit quelque chose de gourmand, mais plutôt quelque chose d’assez brut, nature. L’infusion dévoile une très belle couleur cuivrée.
En bouche, on retrouve ces notes boisées avec une texture très légèrement astringente.
Un thé que je trouve agréable et qui peut convenir le matin, pour se réveiller en douceur ! Je l’ai essayé aussi avec un peu de lait et de sucre, ils se marient bien ensemble !
Vous trouverez ce thé en boutique à Paris. L’Autre Thé y possède deux adresses et aussi sur leur site lautrethe.com à partir de 1,80 € pour 10gr.
Dans notre imaginaire collectif, on associe le thé à plein de choses dont une m’intéresse, les romans policiers et les meurtres… Mais d’où cela nous vient ? J’ai une réponse qui tient en deux mots… Plutôt en un nom…
Quelle est cette drôle d’ombre au fond…Oh mais que vois-je ???!!!
… AGATHA CHRISTIE
Ses romans ont tous une ambiance bien reconnaissable. On plonge entièrement dans un univers typiquement anglais. La reine du crime, britannique s’il fallait le rappeler, a fait évoluer ses personnages en Angleterre, et nous a familiarisé avec des décors et des habitudes bien british : comme la paisible campagne anglaise ( enfin faussement paisible hein ), des personnages au flegme british à toute épreuve, les lords et les duchesses ou encore ces rituels bien ancrés dans la culture britannique comme … l’afternoon tea !
Le thé ! Béni soit le rituel du thé quotidien de 5 heures !
Dix petits nègres – Agatha Christie
Et dans son oeuvre, les personnages boivent très souvent du thé. Le tea time est un moment et un décor très présent : la rencontre du détective avec d’autres personnages, la vie sociale du village, de la communauté où se situe l’action, les scènes d’interrogatoire, de réflexion du détective, tout cela se passe très souvent autour d’un thé. Pas étonnant alors, cette association thé/policier.
Et parfois le thé est à l’origine du crime !
Crime dans une tasse de thé
Agatha Christie n’a pas utilisé cette tradition du thé uniquement pour le contexte de la vie de village mais s’en est servi comme arme du crime. Une innocente tasse de thé, bien chaude et réconfortante, soudain devient une arme mortelle, pleine de poison. Mais l’est-elle vraiment ou est-ce juste un leurre… Ne vous inquiétez pas ! Pas de spolier ici !!! Je vous invite, si vous ne l’avez jamais fait, à lire ses oeuvres pour le savoir.
Le
thé dans l’oeuvre d’Agatha Christie fait l’objet d’un super article ( en anglais ) du site « The home of Agatha Christie » que je vous conseille.
L’eau ne bouillait pas tout à fait quand Miss Somers la versa sur le thé, mais la pauvre Miss Somers ne savait jamais quand l’eau bouillait réellement. C’était, parmi d’autres, une des choses qui l’avait toujours affligée. Elle emplit les tasses et les fit circuler, ayant mis dans chaque soucoupe deux biscuits à la cuiller.
Une poignée de seigle – Agatha Christie
Un héritage toujours présent
Les romans de l’auteure sont parmi les plus lus au monde et ses personnages de Poirot et de Miss Marple sont emblématiques, ( j’en suis complètement fan et j’en suis sûre que vous en avez déjà lu ! Et je le redis si ce n’est pas le cas, foncez lire un de ses livres ! ).
Pas étonnant alors que cet imaginaire ait à ce point marqué nos esprits, avec toute cette culture british dont la tasse de thé est un des éléments.
D’ailleurs, il y a un héritage très fort d’Agatha Christie présent dans la production littéraire, audiovisuelle, cinématographique, qui a continué à developper ces références dans notre imaginaire. Comme les adaptations audiovisuelles de Poirot et Marple de ITV ou de la BBC. Citons également, Inspecteur Barnaby qui se passe aussi dans le fin fond de la campagne, avec des villageois plus suspects les uns que les autres et qui boivent tous du thé dans de la vaisselle d’un autre siècle ! Ou ce qu’on appelle le cosy mystery, qu’on pourrait voir comme un prolongement du style d’Agatha Christie. Ce sont des romans policier légers qui se déroule dans la campagne anglaise, avec un personnage qui enquête mais qui n’est pas détective, comme la série littéraire Agatha Raisin ( le nom est un gros clin d’oeil ) et qui connaissent un fort succès depuis quelques années.
La première enquête d’Agatha Raisin. Tiens donc, une tasse de thé..
Preuve que la tasse de thé au goût de mystère a un avenir radieux !
Et bien sûr tous ces romans sont à lire accompagné d’un bon thé!
Je tenais à vous présenter quelqu’un d’extra qui tient une super boutique de thé à Lille, @lorigineduthelille.
Lijun est une personne d’une gentillesse folle qui vous accueille toujours avec une tasse de thé ! Ce qui la motive c’est de proposer des thés dont elle connait la provenance et la qualité et de prendre le temps de partager un bon moment avec chaque personne qui franchit la porte de sa boutique.
Son magasin existe depuis un peu plus d’un an et elle a déjà ses habitués qui entrent et sortent avec le sourire. Si vous avez l’occasion d’y aller, n’hésitez pas ! C’est une belle rencontre qui vous attend !
Merci à Lijun pour nos belles conversations et surtout merci à elle d’utiliser sa passion pour le thé pour se connecter aux autres !
Voici un thé "inspiré du oolong" produit en Normandie par @jardinsdethe.fr.
J`ai rencontré Gaëlle il y a quelques mois, c`est une productrice passionnée qui fait un super travail dans la culture et la fabrication du thé ! Je vous recommande la visite de son jardin. . . . Les feuilles sèches, torsadées dégagent une odeur assez verte mais également un peu gourmande.
Les feuilles infusées ont, elles, une odeur très végétale. Je les ai senti à nouveau, une heure après, j`ai retrouvé le végétal mais j`ai trouvé également quelque chose de très légèrement, subtilement épicé ! (D`ailleurs, je vous invite à laisser vos feuilles de thé infusées tranquille quelques temps. Revenez les sentir ensuite, pour certains thés, il y aura une évolution dans les odeurs ! )
Dans la tasse : des arômes d`herbe et très légèrement de menthe. En tout cas assez pour avoir un peu de peps. Liqueur avec un caractère très frais, vif. Court en bouche.
Plein de choses intéressantes pour ce oolong français... À tester si vous êtes intéressé par les thés français !
Bravo à ceux et celles qui se lancent dans cette aventure qui n`est pas simple, je veux vraiment les encourager !
Faiblement oxydé et non torréfié, il provient de la province du Fujian et, est très populaire en Chine.
Une liqueur coulante, d`une certaine complexité et d`une longueur assez phénoménale. C`est un oolong qui révèle ses mystères petit à petit… Il se dévoile totalement quand il disparaît, en habillant le palais d’un champ de fleurs blanches !
Très heureuse d`avoir enfin rencontré Gaëlle, productrice de thé normand ! Cela faisait un long moment que je voulais visiter ses @jardinsdethe.fr.
Au programme : visite du jardin, cueillette de bourgeons et dégustation de 3 thés dont son TRÈS agréable thé vert fermier. Le tout dans un cadre magnifique et une ambiance conviviale.
Gaëlle est une productrice passionnée et passionnante qui porte une belle vision de partage de la culture du thé. Si vous avez l`occasion de passer dans ses jardins pour une visite, foncez !
Merci à elle pour sa gentillesse, son accueil et pour sa passion qu`elle sait si bien transmettre. On ne peut que lui souhaiter le meilleur pour son projet ! 🙂❤️💪
[Partage de thé] Thé blanc des Fées/ Bach Tra Tien
Ce thé exceptionnel vient de théiers centenaires et sauvages des régions montagneuses isolées et protégées du nord du Vietnam. Cachés, loin de tout, ils poussent majestueusement et naturellement à plus de 2000m. Le thé est récolté par des membres de plusieurs ethnies minoritaires qui sont les seuls à connaitre les emplacements des théiers.
Récolté en petite quantité et de manière respectueuse, c’est un thé rare, fait de bourgeons uniquement, qui sont incroyablement beaux !
Le thé blanc des fées n’est pas sans rappeler un autre grand cru vietnamien : les écailles de dragon.
J’ai trouvé ce thé chez @the.nuagesauvage. C’est une maison qui, en plus de proposer des thés d`exception, a une très belle démarche solidaire et écologique ! N`hésitez pas à aller sur leur site pour en savoir plus sur leur engagement.
Les thés blancs sont parmi mes favoris. Ils sont d’une élégance qui m`émerveille toujours. C`est ce qu`on retrouve avec le Bach Tra Tien. Un doux parfum élégant, floral et fruité. Une odeur délicatement sucrée, même subtilement acidulée. La liqueur l`est tout autant. Très très fruitée et gourmande, elle charme tout le palais de sa belle rondeur.
Un des plus beaux thés blancs que j’ai pu déguster !